La Bolivie retire sa reconnaissance de la RASD
La Bolivie a décidé de retirer sa reconnaissance de la soi-disant République arabe sahraouie démocratique du Polisario, selon un communiqué publié lundi par le ministère des affaires étrangères du pays.
«Sur la base des explications fournies par le Royaume du Maroc, l'État plurinational de Bolivie adopte une neutralité constructive et l'engagement de soutenir les efforts des Nations Unies et de la communauté internationale afin que les parties puissent parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations Unies. En ce sens, l'État plurinational de Bolivie a décidé de suspendre ses liens actuels avec la «République arabe du Sahara démocratique (RASD)», indique le communiqué.
Le ministère bolivien des affaires étrangères a souligné que, compte tenu des excellentes relations du Maroc avec les pays africains et arabes, il servirait de passerelle vers l'Afrique et le monde arabe pour la Bolivie, et ce dernier servirait de passerelle du Maroc vers la région andine d'Amérique latine.
Cette décision intervient au milieu d'une poussée diplomatique sans précédent de la part du Maroc pour convaincre de nombreux gouvernements en Afrique et en Amérique latine de retirer leur reconnaissance de la république autoproclamée du Polisario, dont le soutien international a chuté ces dernières années.
Pas plus tard qu’en décembre dernier, la Jamaïque et le Lesotho ont décidé de suspendre leurs relations diplomatiques avec l’entité du Polisario.
La décision du gouvernement bolivien constitue un nouveau revers pour le Polisario car il le prive du soutien diplomatique d'un pays qui a longtemps été considéré comme son allié traditionnel en Amérique latine.
La Bolivie et le Polisario ont maintenu des relations diplomatiques depuis que le gouvernement bolivien a établi des relations diplomatiques avec le gouvernement autoproclamé de ce dernier en 1982.
La Bolivie a accru son soutien diplomatique au Polisario depuis l'élection de l'ancien président Evo Morales en janvier 2006. L'ancien chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, faisait partie des personnalités qui ont assisté à l'assermentation du président bolivien alors nouvellement élu.
Avec l'éviction de Morales à la suite des élections présidentielles d'octobre dernier, qui ont finalement été annulées, le nouveau gouvernement provisoire de droite dirigé par Jeanine Añez Chávez semble vouloir rompre avec l'héritage politique et diplomatique de Morales.