Goulmima : l’heure de vérité a sonné
Le moment est venu pour que chacun(e) de nous prouve son réel attachement à notre seconde mère Goulmima. Le risque de voir disparaître cet unique îlot vert situé au pied de l'Atlas et au seuil du désert est imminent, on vient de nous le signifier, et de quelle manière !
Tous les moyens sont bons pour résister aux prédateurs déguisés en investisseurs qui sont déjà à nos portes et qui reviendront certainement à l'assaut. Certes, nous avons remporté la bataille en forçant les autorités à déclarer la suspension de l'exploitation des terres collectives, mais la guerre est loin d'être finie…
Si nous laissions de côté nos petites vanités et notre incompréhensible mépris réciproque, toutes leurs attaques buteraient contre du roc, toutes leurs tentatives de s'accaparer notre oasis chérie seraient de purs fiascos.
L'union de tous les ghrissois de Tana à Tafilalte reste notre seule force susceptible de nous protéger des griffes de vautours et des crocs d'hyènes appâtés par la seule richesse de la région: l'eau de nos sources intarissables.
Leurs projets leur apporteraient beaucoup d'argent facile et rendraient les gens de chez nous de simples serfs à la merci des ogres venus je ne sais d'où avec l'étiquette flatteuse de l'investissement à grande échelle. Lequel programme, dit de développement, ne trompe plus personne vu que c'est comme qui dirait l'arbre qui cache la forêt …
Si développement on compte vraiment instaurer et fructifier dans la région, les premiers à même de le promouvoir sont les jeunes chômeurs des ksars qui longent la rive de Ghriss. Ils méritent un coup de pouce de la part des responsables locaux et nationaux pour lutter contre la précarité qui sévit au sein de la population autochtone.
Toute autre option n'est que magouille et friponnerie en vue de nous chasser de nos terres à la manière des pauvres tribus indiennes d'Amérique du Nord qui ont fini dans des réserves naturelles comme des bêtes apprivoisées et en danger d'extinction…