Lors de cette table ronde, animée par Hicham Jamid, Docteur en sociologie du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM-Paris), l’accent a été mis essentiellement sur les mutations des communautés marocaines à l’étranger et des transformations du lien avec le pays d’origine, avec un focus sur les aspirations de ces générations montantes et les défis que le Maroc doit relever pour y répondre.
Il a été question aussi lors de ce conclave organisé en partenariat avec, le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) de mettre en avant le potentiel énorme qu’offrent les Marocains de la Diaspora, en termes de compétences et de talents les rendant « aptes » et « déterminés » à contribuer positivement à l’ensemble des efforts menés par le Maroc sur la voie du progrès et du développement.
Rehaussée par la participation distinguée de Mustapha El Miri, maitre de conférences en Sociologie à l’Université d’Aix- Marseille, de Jalil Benabdillah, diplômé de l’Ecole des Mines d’Alèse et entrepreneur, et de Sara Oulad, CEO Molengeek à Bruxelles (Belgique), cette rencontre a, de même, offert l’opportunité pour chacun des intervenants de témoigner de sa propre expérience et de son parcours professionnel reluisant, mettant en relief cette volonté et fierté qui les animent, pour aller de l’avant et promouvoir et faire valoir davantage, leur appartenance à une grande Nation qu’est le Maroc.
Ils ont été, en outre, unanimes à souligner l’impératif pour les Marocains du monde de se considérer, désormais, comme sujets « internationalisés » qui font la fierté du Royaume et ce, compte tenu de leurs compétences avérées, leurs grandes capacités à s’ouvrir sur les autres cultures et civilisations et à préserver leur pratiques cultuelles, leur identité et leur attachement aux racines et surtout, de leur aptitude à s’adapter facilement dans leurs pays d’accueil.
Ces atouts considérables constituent, sans nul conteste, un point fort pour les Marocains du Monde, à même de leur permettre aussi d’intégrer différents secteurs d’activités et d’y exceller, ont-ils enchainé, insistant sur la nécessité d’oeuvrer ensemble afin de renforcer davantage les liens avec le Royaume et de faire en sorte, dans un monde en profondes mutations géopolitiques, à agir pour mieux connaitre l’histoire rayonnante et séculaire de ce pays.
Pour ce faire, ils ont préconisé l’établissement de contacts permanents et directs entre les Marocains de la Diaspora, et la promotion des échanges d’expériences et d’expertises entre eux dans une logique de « complémentarité » et « d’enrichissement intellectuel mutuel », notant que ces Marocains du Monde, grâce à leur attachement constant au Royaume, à leur identité et à leurs racines, constituent une « vraie force » de nature à conforter et à consolider davantage la place du Maroc sur la voie de la prospérité et du progrès.
Certes, si des difficultés persistent, il est temps, d’agir la main dans la main, afin de changer de perceptions des choses, de se débarrasser des complexes, des images stéréotypées et des discriminations, de favoriser les compétences de la Diaspora, et de renforcer ce sentiment d’appartenir au Maroc, ont-ils estimé.
Ils ont, de même, mis en lumière cette détermination de la grande majorité des Marocains du Monde à revenir à leur pays d’origine pour y investir dans différents domaines, et à mettre à son service, toutes leurs expériences et expertises, estimant que l’Ecole et la famille ont un rôle de taille à jouer dans le renforcement de cette fierté et ce sentiment d’appartenance et de rattachement aux origines marocaines.
Tout en assimilant la diaspora à « un pont qui doit être construit des deux côtés », ils ont souligné l’importance de l’action collective et de la promotion des valeurs d’entraide et de solidarité, afin de conférer à l’action des Marocains du Monde, davantage d’efficacité et ce, au service du Maroc.
Outre un aperçu historique détaillé sur les premières vagues de migrants marocains vers l’Europe et qui remontent au début du siècle dernier, cette rencontre a été l’occasion pour les intervenants de soulever moult questions de savoir si, à titre illustratif, les enfants marocains nés dans les pays d’accueil, qui y ont grandi et y vivent ont-ils pour autant oublié le pays de leurs parents ou grands-parents ? Et quel lien entretiennent-ils avec le Maroc ?
En d’autres termes, cette conférence a interpelé la question fondamentale du lien identitaire (culturel et cultuel). Un exercice qui n’est nullement simple, étant donné, d’abord, que ce lien est d’une extrême complexité et ensuite, parce que si le lien économique peut être palpable, le lien identitaire, lui, ne l’est pas.
Il a été question également, à travers les débats engagés lors de ce conclave, de s’interroger sur les transformations de ce lien de génération en génération et sur les attentes actuelles de ces nouvelles générations de Marocains du Monde.
Dans une déclaration à M24 la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP, Amine Saad, président de la Fondation Trophées Marocains du Monde (TMM), a loué l’importance de la thématique choisie pour cette table ronde, laquelle exprime les mutations et les changements que connait la communauté marocaine à l’étranger.
Il s’agit d’une question d’actualité à même de permettre de savoir comment les Marocains du Monde évoluent car, ceux de 2023 ne ressemblent guère aux Marocains des générations passées surtout, avec l’émergence d’attentes et de besoins exprimés qui méritent d’être davantage connus, a-t-il enchainé.
A noter que « Trophées Marocains du Monde » (TMM) qui est un événement unique en son genre au Maroc, vise à rendre hommage aux membres de la communauté marocaine à l’étranger.
Organisé par la Fondation Trophées Marocains du Monde et BM Magazine, cet événement offre des moments forts, notamment la cérémonie de remise des Trophées aux lauréats venus des quatre coins du monde.
Comme chaque année, 18 nominés ont été sélectionnés, à travers le monde dans 6 catégories différentes, à savoir : « Politique », « Monde de l’Entreprise », « Société civile », « Art et Culture », « Recherche scientifique » et « Sport ».
Pour cette 5e édition, les nominés arrivent des Etats-Unis d’Amérique, de Grande-Bretagne, d’Espagne, d’Allemagne, de Suisse et de France.
Le jury de cette édition qui sera présidé par Ilham Kadri, première femme à occuper le poste de PDG de Solvay, un des ténors de la chimie mondiale, est composé d’éminentes personnalités telles que Hamid Bouchikhi, une des sommités dans le domaine du management, Karim Basrire, membre du Bureau exécutif de MeM by CGEM, dédié à la 13e région, Mohamed Elassri, chargé de mission aux Jeux Olympiques Paris 2024 et ex-champion de judo et Amale Daoud, rédactrice en chef de BM Magazine.