À 40 km de Marrakech, Douar Agounsane Ourika célèbre sa première bachelière.

Elles sont au devant de la scène, ces centaines de jeunes filles bravant les contraintes et les difficultés des sentiers du Haut Atlas. Elles partent en ordre dispersé à la recherche adéquate des savoirs et des diplômes qualifiants. Mais sans la compréhension des leurs et les soutiens d’un faisceau de mesures institutionnelles et de soutiens bénévoles de la société civile aucune communauté villageoise excentrée ne verra ses enfants et surtout ses filles sortir de l’ignorance et de la précarité. D’autres horizons que les pénibles travaux des champs et les mariages précoces s’ouvrent de plus en plus pour les jeunes filles montagnardes.
Le douar Agounsane célèbre sa première bachelière en famille.
À une heure de voiture de Marrakech, à une quarantaine de kilomètres, un douar, Agounsane , a eu raison de prendre un moment, samedi dernier , pour marquer le point sur les résultats de l’année scolaire 2020-21. Une fête en famille loin des protocoles officiels qu’on a l’habitude de voir. Seuls les acteurs associatifs associés à ce long processus éducatif étaient de la partie. Une partie où se joue le destin d’une nouvelle génération de la province d’Al Haouz, composante haute en couleurs de la Région Marrakech-Safi.
Les participants de la petite cérémonie du douar Agounsane avaient , à juste titre, l’impression de vivre un moment symbolique au-delà des frontières du Haut Atlas. Les soutiens à l’alphabétisation, à l’éducation, à la jeune fille et au développement viennent parfois de loin et traversent obstacles et tabous.
La lauréate. 1ère bachelière de son village récompensée. Un pc bien utile.
Samedi 10 juillet 2021 la manifestation annuelle , bien que caractérisée par les conditions de la situation sanitaire du Covid19, ne s’est pas contentée de récompenser les premiers classés dans les différents niveaux du primaire au secondaire. Avec la première bachelière de son histoire, le douar Agounsane ouvre un chapitre et un champ vers l’excellence.
Salma Ait Oufkir a suivi depuis son village un long parcours,balisé par un concours de bonnes volontés , et couronné par ce baccalauréat option sciences humaines , session juin 2021.
De l’Ecole de son Douar Agounsane ( district Tafza) au Lycée Qualifiant Almoukhtar Soussi en passant par le Collège Allal El Fassi le chemin a été facilité par l’Association Assafou pour le Développement en soutien scolaire d’abord, puis en accompagnement , prise en charge à Dar Taliba Lâagrab.
Reconnaissante pour tous les soutiens qui lui ont été prodigués, Salma Ait Oufkir a voulu en témoigner devant les siens à Agounsane ce 10 juillet 2021, jour mémorable branché sur un destin meilleur, où l’instruction s’impose , comme passage incontournable à toutes et à tous.
Voici ce qu’elle a voulu faire partager dans ce contexte :
» Je suis Salma Ait Oufkir. Je suis heureuse d’être la première fille bachelière de mon village.
J’habite au Douar Agounssane Ourika et je voudrais exprimer ici toute ma gratitude et ma profonde reconnaissance à toutes celles et à tous ceux qui m’ont soutenue et accompagnée tout au long de mes études jusqu’à l’obtention du baccalauréat, session juin 2021.
À l’Association Assafou vont d’abord tous mes remerciements pour son aide et son appui.
J’adresse aussi un grand merci à mes chers parents pour leurs affectueux soutiens. Je voudrais dire aussi combien ma formation et ma réussite doivent à mes professeurs, à mes camarades de classe et à tous mes amis .
J’espère enfin que d’autres filles dans mon village et les douars avoisinants puissent réaliser de bonnes performances bachelières et que leur nombre augmente d’année en année. «