Bac Maroc 2021.Marrakech-Safi : 4/10. Les points d’abord, les appréciations ensuite. Et après ?
Les réseaux sociaux reflètent ces dernières heures une immense satisfaction à la suite de la publication des résultats de l’examen de baccalauréat marocain, session juin 2021.
Les bonnes nouvelles ne se refusent pas. On ne se gâchera pas ce plaisir largement partagé , mais il faudra bien se poser les questions pertinentes du comment et de l’après .
Mais d’abord, les chiffres. Tout le monde les connait. On les reprend ici pour en souligner leur importance, leur signification et dans un autre ordre d’idée.
Nous avons donc 116 518 nouveaux bacheliers marocains ; ils étaient
518000 candidats.
Soit un taux de réussite de 68,43% dans un contexte particulier de pandémie coronavirus Covid 19 où les cours ont valsé entre présentiel et distantiel et où les absences et les grèves d’enseignants ne sont pas passées inaperçues.
Cerise sur le gâteau, ce tableau de réussite affiche, semble -t-il , une augmentation notable ( 6%?)par rapport aux deux dernières années.
Les catégories bachelières de cette énumération ne font pas exception à la règle de la cuvée 2021.En effet le taux de réussite des branches scientifiques et techniques est de 66,55%. Autre taux notable , mais correspondant ici à une tendance lourde , 52 à 55 % des réussites sont de sexe féminin. Bravo les filles. Allez les filles. 7/10 des meilleures notes sont enregistrées par les filles. On va rapporter à ce propos de féminisation du baccalauréat jusqu’à rappeler,ici et là, un reportage de la première chaîne de télévision française, TF1, sur la jeune marocaine Myriam Bourhail qui obtenu 21,03 au bac de France.
Le palmarès marocain concerne aussi,par ailleurs le bac lettres avec 73,29 % et le bac international 78 , 35 %.
Mais c’est la Région Marrakech-Safi qui doit pavoiser le plus dans ces festivités bachelières. 4 des meilleures notes à l’échelle nationale sur 10 sont attribuées aux jeunes de cette région aux moyens et aux conditions de développement et de vie bien limitées. Les 4 lauréats sont dans l’ordre de succès : Amina Zerouali avec une note globale de 19,54 / 20 ; Imane Zeouali 19,46/20 ; Chaima Madak 19,42 /20; et Alaa Belkyal 19,37/20.
Plus prosaïquement , et à distance des tableaux d’affichage et des tables de trophées et de cérémonies , les observateurs lucides veulent bien engager un examen intelligent sur la portée de tous ces chiffres. Est-ce le moment ?N’empêche que beaucoup de questions pertinentes peuvent être posées pour l’instant.
Est-ce que le niveau de notre enseignement a changé en une année pour nous donner ces résultats malgré les conditions difficiles dues au confinement coronavirus ? Si la tendance féminine du baccalauréat ne fait pas de doute comment expliquer, par exemple, que sur les 4 meilleures notes enregistrées dans la Région Marrakech-Safi, 3 sont sciences physiques, section français ?La 4ème est , pour mémoire, établie sciences mathématiques, section français.
Les enjeux du baccalauréat sont connues depuis son origine : sanctionner les études secondaires et ouvrir la voie aux études supérieures, à l’emploi, à la carrière, à la fondation d’une nouvelle cellule familiale et..à d’autres bachelières et bacheliers.
On peut répondre facilement à la question qui sont les bacheliers marocains année après année depuis la fin du protectorat franco-espagnol sur le pays. Que sont devenus ceux de la dernière décennie ? Que prépare -t-on pour les prochaines générations du Maroc indépendant à l’horizon2035? Et le niveau est-il au…niveau ?
Il est temps, après l’euphorie des résultats, de se poser les questions nécessaires à la bonne réputation du baccalauréat, clé du dessein de tout un pays, de toute une population.