Blanchiment d’argent : l’Algérie placée sous surveillance du GAFI

L’Algérie figure désormais parmi les pays inscrits sur la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), aux côtés de l’Angola, de la Côte d’Ivoire et du Liban. Cette décision, prise lors de la réunion plénière du GAFI à Paris le 25 octobre, met en lumière les lacunes persistantes dans les dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans ces pays. Toutefois, l’intégration de l’Algérie à cette liste n’est pas une sanction mais marque le début d’un processus d’amélioration.
Le blanchiment d’argent, fléau mondial, continue de représenter un défi majeur pour l’Algérie. Malgré les efforts déployés pour juguler ce phénomène, la structure et la transparence des institutions financières locales sont encore jugées insuffisantes. Le GAFI a souligné la nécessité de renforcer ces dispositifs afin de mieux détecter et contrôler les flux financiers illicites.
La présidente du GAFI, Elisa de Anda Madrazo, a clarifié que cette mesure n’est pas punitive. Elle a insisté sur le fait que les pays concernés, dont l’Algérie, collaborent avec des organismes régionaux pour mettre en place des plans d’action détaillés visant à améliorer leurs systèmes de contrôle financier.
En Afrique du Nord, les économies informelles et les flux transfrontaliers exacerbent la complexité de la lutte contre le blanchiment d’argent. En Algérie, ces pratiques illicites sont souvent liées à des transactions dans des secteurs comme l’immobilier et le commerce. Ces mouvements financiers sont d’autant plus difficiles à contrôler qu’ils empruntent des circuits non réglementés.
L’inscription sur la liste grise implique la mise en place de réformes substantielles. Le GAFI a recommandé à l’Algérie de renforcer la transparence des transactions, d’améliorer la surveillance des opérations suspectes et de développer une meilleure coopération entre les institutions nationales et internationales. Bien que l’Algérie ait déjà entrepris des actions pour lutter contre le blanchiment d’argent, ces efforts doivent être optimisés pour répondre aux standards du GAFI.
Cette mise sous surveillance pourrait également servir d’opportunité pour l’Algérie de renforcer ses infrastructures économiques et d’instaurer des réformes favorisant la transparence. En s’appuyant sur la coopération internationale, le pays pourrait améliorer ses cadres réglementaires et s’aligner sur les meilleures pratiques mondiales.
Le cas du Sénégal, récemment retiré de la liste grise grâce aux progrès réalisés, pourrait servir d’exemple pour l’Algérie. En renforçant ses contrôles et en collaborant avec le GAFI, Alger pourrait espérer sortir de cette liste dans les années à venir.