Elle se joue à Marrakech la guérilla des petits chefs. Le fauteuil du patron des patrons du tourisme marocain , un 5 étoiles délabré , mais convoité.
Voyage dans un monde invraisemblable où ce qui se déconstruit est plus important que ce qui se construit et où les enjeux de la représentativité n’ont pas la valeur d’exemplarité qu’ils auraient dû avoir. Caricatural. Une halqa de Jamaa el Fna n’aurait pas fait mieux en autodérision.
La lettre d’information intitulée » La CNT est-elle en danger ? » du site spécialisé Tourismapost en date du 23 juin 2021 aurait pu calmer le jeu et baliser un chemin serein pour l’assemblée générale élective, le 17 juillet 2021, de la Confédération Nationale du Tourisme, CNT.
On s’attendait à « une union qui fait la force » surtout en ce moment où le monde fait face aux défis inédits de la pandémie coronavirus et où le Maroc se prépare à un nouveau modèle de développement socio-économique et aux échéances électorales générales de septembre prochain.
On s’attendait aussi au départ des uns dans le calme à la tête de la CNT après deux exercices pleins conformément à son règlement intérieur et pour les autres à l’arrivée d’un binôme consensuel. C’est tout le contraire qui arriva, semant dans les coulisses un vent de discorde et de haine lamentables.
En effet le binôme candidat Taarji/Chérif Alami est abandonné à son sort par le binôme partant Kabbaj/Zemrani. Ni parrainage déclaré, ni distance respectueuse ,ni discrétion de rigueur. Pire, ce dernier au lieu de préparer la présentation de son bilan et la passation des pouvoirs à ses successeurs semble plutôt susciter d’autres candidatures.
Aimant professionnel , la CNT au lieu d’être un espace de rassemblement et de propositions est devenu ainsi une façade improductive de figuration. Elle est mise à l’épreuve de sa survie par des hommes du passé qui pensent encore avoir un avenir en mettant des bâtons dans les roues des nouvelles générations montantes.
Pour ce jeune hôtelier casablancais » plus que jamais le tourisme marocain n’avait pas besoin de cette mascarade querelle entre deux marrakchis de bonne famille » . Précisant sa pensée il note que » le pays et son économie touristique ont surtout besoin d’un véritable leadership en la matière, d’entendre et de faire entendre une voix compétente qui correspondrait aux attentes sociétales de tous ceux qui croient encore au tourisme, levier de developpement territorial. »
La CNT est-elle en danger d’implosion en l’absence d’un climat serein dans ses instances dirigeantes ? Pour les rares cercles qui scrutent encore à Rabat le management du secteur touristique , le rdv du 17 juillet est un non événement, notant que la CNT, créée en en 1995 , n’a pas débouchée , comme on l’attendait, sur son modèle, la CGEM , dont elle s’était éloignée en 2007. On aurait dû , regrette-t-on , se concentrer sur la FNIH, la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière , en formulant le voeux que les autres métiers annexes soient mieux organisés.
Toujours est-il évident que les derniers exercices présidentiels de la CNT n’ont pas traité les racines profondes de cette crise originelle et n’ont pas engagé leur responsabilité outre mesure.
Finalement tout le monde se trouve devant une indifférence générale, une lassitude affichée , un boycott passif face à un potentiel indescriptible d’autodestruction.
Le tissu économique du pays n’a pas besoin de ça ! Chez les professionnels dans les régions du Nord, de Fés-Meknés , de l’Oriental et de Souss , préoccupés surtout par la pandémie , l’afflux des MRE et le réveil du tourisme intérieur , le 17 juillet est un jour comme les autres.