Hasna El Hroud ou le militantisme associatif au service de la promotion des conditions des femmes arganières"/>

Hasna El Hroud ou le militantisme associatif au service de la promotion des conditions des femmes arganières

Hasna El Hroud ou le militantisme associatif au service de la promotion des conditions des femmes arganières

Elle est, sans conteste, l’une des figures les plus en vue du paysage des coopératives féminines opérant au niveau de la province d’Essaouira dans le domaine de production et de commercialisation de l’huile d’argan et de ses produits dérivés, notamment cosmétiques.

Imbue depuis son enfance de l’esprit de l’action sociale et viscéralement sensible aux questions liées à l’amélioration des conditions des femmes, notamment rurales, Hasna El Hroud incarne l’exemple éloquent de l’engagement citoyen et du militantisme associatif de la femme souirie fortement engagée et débordante d’énergie face à toute épreuve.

Soucieuse de contribuer à l’amélioration des conditions des femmes rurales actives dans la filière d’argan et armée de sa connaissance du domaine puisqu’elle est issue d’une famille originaire d’une zone rurale dans la province d’Essaouira qui regorge de cette richesse naturelle et de cet arbre endémique, Mme El Hrouda eu l’idée judicieuse, de lancer en 2007, la coopérative féminine Mogador dans la commune d’Ounagha à une vingtaine de kilomètres de la Cité des Alizés.

Animée d’une volonté de fer et d’une négation de soi implacable, Mme El Hroud qui traîne derrière elle une expérience de plus de 16 ans dans le domaine de la gestion de ce type d’organisations féminines, ne ménage aucun effort pour consolider la performance de la coopérative qu’elle préside, en veillant à la participation aux sessions de formation, aux forums et rencontres dédiés à cette filière. Son souci majeur demeure de développer cette coopérative et d’améliorer le revenu de ses adhérentes.

C’est cet engagement infaillible et ce dévouement qui lui ont valu une forte admiration de la part des femmes membres de la coopérative et de ses collègues dans le domaine, qui ne tarissent pas d’éloges à son endroit, en louant l’amabilité de cette mère de deux filles et ses qualités qui n’ont d’égal que son sens de responsabilité indissociable de son courage et de sa détermination, devenus une partie intégrante de son quotidien pleinement assumé, avec pour finalité ultime d’assurer un revenu permanent à ces femmes rurales et, partant, contribuer au développement d’une filière dont l’apport indéniable au développement socioéconomique de toute une province n’est plus à démontrer.

« Les femmes rurales travaillaient dans des conditions défavorables et de manière anarchique, alors que leurs produits sont commercialisés à un prix très bas et largement en deçà de leur valeur, outre l’effort énorme consenti », a-t-elle confié à la MAP.

« D’où l’initiative de lancer la coopérative et l’intégration de plain pied de ce domaine, dans l’objectif d’améliorer les conditions socio-économiques de ces femmes, d’organiser leurs activités dans un cadre structuré en vue de leur garantir un revenu digne et permanent tout en leur offrant des conditions de travail meilleures », a-t-elle expliqué, notant que « l’idée a été favorablement et chaleureusement accueillie par ces femmes pour ainsi démarrer notre activité avec 11 adhérentes ».

« Le démarrage était, certes, difficile dans une maison qui nous a été cédée par mon père, mais nous avons su résister et persévérer sur la bonne voie pour pouvoir décrocher les certificats de l’ONSSA et l’autorisation d’exportation », a expliqué Mme El Hroud, soulignant que « le tournant majeur a été opéré grâce à l’appui apporté par l’Initiative Nationale pour le Développement humain (INDH) qui nous a permis d’acquérir un local répondant aux normes en vigueur en matière de production et de commercialisation des produits d’argan ».

Et de poursuivre que « cette forte impulsion de l’INDH nous a également permis d’élargir notre base d’adhérentes pour atteindre actuellement une quarantaine, de renforcer notre réseau de clientèle et de relever les défis pour promouvoir davantage notre activité et valoriser nos produits, sans oublier l’accompagnement précieux de la direction provinciale de l’agriculture et des services concernés ».

Elle a, dans la foulée, souligné qu’elle ne ménage aucun effort pour améliorer la performance de la coopérative en concertation avec les adhérentes pour, d’une part, renforcer leur revenu et valoriser le savoir-faire de ces femmes rurales, et d’autre part, contribuer au développement de cette filière et à la préservation de ce patrimoine et savoir-faire ancestral.

Après avoir indiqué que ce domaine requiert la patience, la persévérance, l’innovation et le savoir-faire pour pouvoir continuer et relever les défis, Mme El Hroud a fait savoir que la coopérative œuvre en vue de décrocher un label à même de lui permettre d’accéder à de nouveaux marchés à l’échelle mondiale pour élargir son réseau d’exportation, en dépit des difficultés auxquelles ont fait face l’ensemble des coopératives lors de la crise de la Covid-19 et à la hausse galopante des prix de la matière première.

Dans ce sillage, Mme El Hroud a indiqué que la coopérative Mogador veille à renforcer la coopération et la collaboration avec les autres coopératives opérant dans ce domaine à l’échelle de la province d’Essaouira et ailleurs, pour œuvrer ensemble dans le cadre d’une action commune afin de transcender les obstacles qui se dressent devant le développement de cette activité.

Evoquant la Journée internationale de la femme, Mme El Hroud a tenu à rendre hommage à ces femmes rurales actives dans cette filière, mettant en avant leur rôle capital et leur savoir-faire qui constitue l’épine dorsale de cette chaîne de production.

« Sans elles, l’huile d’argan et ses produits n’auraient pas eu tout ce rayonnement à l’international », a-t-elle fait constater, avant de lancer un appel aux parties prenantes et aux départements concernés en vue d’œuvrer à apporter le soutien nécessaire à cette filière et, partant, améliorer les conditions socioéconomiques de ces femmes rurales, combien nombreuses.

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