« Je ne peux plus respirer ! » : Le cri d’alarme des guides touristiques de Marrakech face à l’envahissement des deux-roues motorisés
Marrakech, joyau du tourisme marocain, attire chaque année des millions de visiteurs avides de découvrir les mystères de sa Médina historique. Pourtant, derrière cette attraction mondiale, se cache une réalité bien moins idyllique : celle des guides touristiques, ces « Tour Designers » (TD), qui se battent quotidiennement contre un fléau grandissant, celui des deux-roues motorisés qui envahissent les ruelles étroites de la Médina.
Ces TD, véritables artisans du tourisme, se consacrent à offrir une expérience authentique et enrichissante aux visiteurs. Ils s’engagent avec passion et dévouement pour que chaque voyageur puisse découvrir Marrakech avec des « yeux neufs », loin des sentiers battus. Pourtant, leur quotidien est de plus en plus perturbé par le bruit assourdissant, les odeurs désagréables et les dangers réels causés par ces motos et triporteurs qui circulent sans restriction à travers les ruelles de la Médina.
Les rues de la Médina sont devenues un champ de bataille où les motocyclistes se comportent comme s’ils étaient sur une « piste privée », fonçant à travers des foules de piétons, enfants et personnes âgées compris, sans se soucier des conséquences. Aucun espace n’est épargné : les motos circulent librement, sans limite de vitesse, sans restriction de poids ou de direction. Ce chaos routier menace non seulement la sécurité des habitants et des visiteurs, mais aussi l’image même de Marrakech en tant que destination touristique de choix.
Face à cette situation, les autorités locales restent muettes et impassibles. Malgré les plaintes répétées des résidents et des professionnels du tourisme, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour réguler ou limiter la circulation des deux-roues dans la Médina. Pendant ce temps, la ville perd peu à peu son titre de « cité-jardin », jadis synonyme de quiétude et de beauté naturelle. Le rêve d’un espace urbain harmonieux, où piétons et cyclistes cohabitent en paix, semble s’éloigner chaque jour un peu plus.
En d’autres lieux, comme dans les Médinas de Fès ou de Tanger, les autorités ont su adapter les règles de circulation à la configuration historique des villes, interdisant les deux-roues dans les zones piétonnes. Mais à Marrakech, les rues demeurent prises d’assaut par les « tanks de la Médina », ces engins motorisés qui violent l’espace public et mettent en péril la sécurité de tous. Un crime contre l’environnement, contre le patrimoine, et contre les personnes.
Pourtant, il existe des solutions simples et efficaces : interdire la circulation des deux-roues motorisés dans les zones piétonnes, comme cela est déjà le cas pour les voitures, serait un premier pas significatif. Encourager l’utilisation de moyens de transport doux, comme les vélos ou les charrettes à bras, permettrait de préserver l’authenticité et le charme de la Médina, tout en respectant l’environnement et la tranquillité de ses habitants et visiteurs.
Les guides touristiques de Marrakech, ces éclaireurs de chemin, lancent un appel désespéré : « Nous ne pouvons plus respirer ! » Ils demandent aux autorités de prendre enfin leurs responsabilités et de protéger la Médina des ravages causés par ces « ORBI » (objets roulants bien identifiés) qui défigurent la ville et mettent en danger la vie de ceux qui l’habitent et la visitent. Le temps est venu de redonner à Marrakech son statut de ville-jardin, où le silence et la sérénité remplacent le bruit et la peur, pour le bien de tous.