JIM 18 mai 2021 sans Marrakech ?
✍️ H.A
JIM ? JIM c’est la Journée Internationale des Musées. Célèbrée chaque année le 18 mai, depuis son institution en 1977. Près de 40 000 musées et 150 pays y participent.
L’ICOM, le Conseil International des Musées, créé en 1946 , est le maître d’œuvre de la célébration de cette initiation. Un Comité National Marocain des Musées est membre actif de l’ICOM par ailleurs.
L’objectif de la JIM tend à sensibiliser la société civile à l’importance des rôles des musées tant pour la mémoire et le savoir que pour les échanges interculturels.
La JIM s’incruste également dans son temps, dans l’actualité. L’année dernière, 2020, et cette année, où les musées sont aussi touchés par la crise et les restrictions imposées par la pandémie du Covid19, il s’agit de se retrouver autour du thème « L’avenir des musées : se rétablir et se réinventer « .
Se réinventer passe aussi par la digitalisation , la numérisation , la visite virtuelle . Une fois intégré le coup déferlant des confinements à répétition et des fermetures chaotiques des frontières, de nombreux musées étrangers , en l’absence des visiteurs, ils se sont mis à la restauration des collections, à la préparation de nouvelles expositions et à l’invention de nouvelles approches muséographiques.
Qu’en est-il au Maroc et à Marrakech, ville au plus haut potentiel muséographique du pays ? À côté du tuteur officiel du secteur, le département ministériel de la Culture, de l’ICOM Maroc et ,dernièrement, de la FNM, la fondation nationale des musées, dirigée par l’artiste Mehdi Qotbi, nombreux sont les acteurs qui brillent par leur négligence de ce domaine.
On nous fait savoir que l’on s’active et que la promulgation de la loi 56.20, publiée dans le Bulletin Officiel du 13 mai 2021 pourrait stimuler le secteur . Une actualisation de la loi 22.80 attribuant à la FNM des compétences de labellisation et de régulation. Celà suscite légitimement un certain nombre d’appréhensions et de réserves.
L’annonce dans ce contexte de l’ouverture prochaine à Marrakech du Musée du Patrimoine Matériel et Immatériel Jamaa el Fna en est l’illustration. La Mairie de Marrakech finance. Les circuits touristiques en feront, avec la Place un incontournable dans leurs programmations.
Mais qu’en sera-t-il de ce véritable patrimoine à la fois matériel et immatériel de Jamaa el Fna , la composante humaine. En particulier les halqa et les hlaiqia. Ce trésor humain vivant labellisé par l’UNESCO. Va-t’on se contenter d’exposer au Musée les photos des gloires passées de la Place et laisser disparaître, dans l’indifférence, les animateurs,l’âme de Jamaa el Fna ?
Au secours Juan Goytisolo !