La CNSS et plusieurs institutions stratégiques visées par un piratage de grande ampleur

La CNSS et plusieurs institutions stratégiques visées par un piratage de grande ampleur

Le Maroc a été la cible, mardi 8 avril, d’une cyberattaque coordonnée menée par un groupe de hackers algériens se faisant appeler « JabaROOT ». Cette attaque a visé deux institutions majeures du pays : le site web du ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, ainsi que les bases de données de la caissee national de sécurité sociale (CNSS).

Le ministère a reconnu l’attaque, précisant dans un communiqué que son portail électronique ne contenait que des informations publiques, sans données sensibles. Toutefois, cette version officielle semble contredite par des documents divulgués en ligne. Ces derniers révèlent des fichiers comprenant des relevés de paiement concernant un grand nombre d’utilisateurs, soulevant ainsi de sérieuses interrogations sur la transparence de la communication gouvernementale.

La situation est encore plus préoccupante du côté de la CNSS, où l’intrusion a été qualifiée de « grave ». Environ 54 000 fichiers PDF ont été mis en ligne, contenant des informations confidentielles sur 500 000 entreprises marocaines, incluant des données sur les salaires et des documents de structures stratégiques.

Parmi les entités compromises figurent le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Crédit du Maroc, le Groupe Banque Populaire (BCP), plusieurs grands médias nationaux, le bureau de liaison israélien ainsi qu’un important groupe d’investissement national. Des informations concernant de hauts responsables marocains ont également été révélées.

Les pirates informatiques ont affirmé que leur action était une réponse à des « attaques électroniques marocaines » prétendument menées contre des pages algériennes. Pour l’heure, les autorités marocaines n’ont émis aucun commentaire officiel concernant le piratage du CNSS, mais l’ampleur de la fuite a déclenché une vive inquiétude quant à la sécurité des systèmes d’information des institutions nationales.

Cet incident relance le débat sur la cybersécurité au Maroc, la protection des données personnelles et la résilience des infrastructures numériques face à des menaces transfrontalières de plus en plus sophistiquées.

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