La confiance des Marocains dans les journalistes professionnels demeure forte, contrairement aux influenceurs
Un rapport récent du Centre Marocain pour la Citoyenneté révèle des données significatives concernant la confiance des Marocains envers différentes sources d’information sur les réseaux sociaux. Selon ce rapport, 51,4 % des personnes interrogées font davantage confiance aux journalistes professionnels qu’aux autres types de diffuseurs d’informations en ligne.
L’enquête souligne un scepticisme notable vis-à-vis des créateurs de contenu et des influenceurs, avec seulement 5,9 % des répondants faisant confiance aux créateurs de contenu et un maigre 2,0 % aux influenceurs. En comparaison, 40,7 % des personnes interrogées font confiance à leur propre réseau de connaissances et d’amis qui partagent du contenu sur leurs comptes personnels.
Les résultats montrent également que 87,6 % des participants estiment que le contenu frivole gagne une visibilité disproportionnée sur les plateformes sociales par rapport au contenu substantiel. Cela soulève des questions sur la qualité de l’information qui prévaut sur ces plateformes.
Sur le front de la régulation, une large majorité de Marocains, soit 87,9 %, soutient la nécessité de réglementer et de légaliser les nouvelles professions liées à la création de contenu et aux influenceurs actifs sur les réseaux sociaux.
Le sondage a été mené dans un contexte de débat national intense sur les réseaux sociaux au Maroc, notamment en ce qui concerne les limites entre la liberté d’expression et la diffamation, ainsi que la prévalence de contenu jugé trivial et contraire aux valeurs de la société.
Concernant l’impact des réseaux sociaux sur l’humeur et l’état psychologique des utilisateurs, 38,0 % des sondés affirment que ces plateformes n’ont aucun effet sur eux, tandis que 39,9 % perçoivent un impact négatif et 22,2 % ressentent un effet positif.
Par ailleurs, 64,4 % des participants croient que les réseaux sociaux ont contribué à améliorer la conscience politique et l’engagement civique des jeunes. Toutefois, 68,7 % pensent que les Marocains ne tirent pas profit de manière positive des avantages offerts par ces plateformes.
Enfin, une grande majorité, soit 96,8 %, considère que les influenceurs ont un impact significatif sur les adolescents, et 94,9 % estiment que la quête de profit nuit à la crédibilité et à l’objectivité des influenceurs et des créateurs de contenu. Selon l’enquête, TikTok est perçu comme la plateforme la plus nuisible pour la société et les générations montantes, suivie de Snapchat, Instagram et Facebook.
Ce rapport dépeint un paysage médiatique en mutation, où la méfiance envers les sources traditionnellement non vérifiées sur les réseaux sociaux reste prédominante, malgré leur popularité croissante. Les résultats appellent à une réflexion sur la manière dont l’information est consommée et régulée dans l’ère numérique.