La France stimule une course mondiale pour investir au Maroc

La France stimule une course mondiale pour investir au Maroc

La région du Sahara marocain est sur le point de devenir le centre de vastes investissements français dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de la désalinisation de l’eau. Dans un contexte où les relations stratégiques entre la France et le Maroc se renforcent, ces projets ouvrent une nouvelle ère de coopération entre les deux pays.

Sous la direction du roi Mohammed VI, le Maroc ambitionne d’augmenter la part des énergies propres dans son mix énergétique pour atteindre 52 % d’ici 2030. Le pays souhaite également devenir un acteur clé dans l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe, un objectif salué par le président français Emmanuel Macron lors de sa récente visite. Ce soutien aux initiatives marocaines s’inscrit dans une démarche de reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara et de soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qualifié de solution « juste et durable ». Cette prise de position a provoqué des tensions diplomatiques avec l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur en juin dernier.

Outre l’aspect politique, cette reconnaissance ouvre la voie à des investissements français massifs dans le Sahara marocain, où les entreprises françaises pourront exploiter des ressources naturelles de grande valeur. Emmanuel Macron a également annoncé une série d’investissements et de projets solidaires pour soutenir le développement local, dans le cadre d’accords signés entre les deux nations pour un montant estimé à 10 milliards de dollars. Ces accords incluent des projets liés aux énergies renouvelables et à l’hydrogène vert.

Le Sahara marocain, riche en ressources naturelles, se révèle être un terrain favorable au développement des énergies renouvelables. En plus de vastes réserves de phosphate gérées par l’Office chérifien des phosphates (OCP), estimées à environ 50 milliards de tonnes, la région dispose d’un fort potentiel pour l’exploitation solaire et éolienne. Selon le directeur du Conseil des investisseurs français, Étienne Giraud, ce potentiel a déjà attiré de nombreux investissements bilatéraux et, avec l’amélioration des relations diplomatiques, des projets d’envergure se profilent à l’horizon pour stimuler les économies des deux pays.

Le secteur de l’énergie solaire, en particulier, est appelé à jouer un rôle crucial. Étienne Giraud affirme que cette ressource pourrait non seulement alimenter en électricité la population du Sahara marocain, mais également le sud du Maroc. Le Sahara bénéficie en outre d’un potentiel éolien important, avec des vents atteignant 8,4 mètres par seconde. Quatre parcs éoliens y sont déjà opérationnels, produisant jusqu’à 750 mégawatts/heure et alimentant le réseau électrique. Ces installations comprennent les parcs de Tarfaya (où intervient l’entreprise française Engie), Aftissat, Laâyoune et Akhfennir, avec deux nouveaux projets en développement à Boujdour et Tiskrad.

Les projets ne se limitent pas aux entreprises françaises. Des compagnies saoudiennes montrent également un intérêt pour les initiatives marocaines dans la région, notamment le lancement de trois projets d’énergies renouvelables d’une capacité d’environ 1,4 gigawatts et la construction d’une ligne de transport d’électricité d’une capacité de 3 gigawatts.

Avec ces investissements et cette coopération renforcée, le Sahara marocain est en passe de devenir un pôle d’innovation énergétique et un modèle de développement durable pour la région, illustrant l’engagement du Maroc et de ses partenaires internationaux en faveur des énergies propres et du progrès économique.

 

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