La relance économique mondiale se discutera à Marrakech à l’ombre pandémique du Covid 19. Quelles retombées structurelles ?
Les prochaines assemblées annuelles hors siège du Fonds Monétaire International ( FMI) et de la Banque Mondiale se tiendront à Marrakech en 2022. On s’attend à ce qu’elles soient historiques. L’enjeu est de taille. Les accords qui régissent l’économie jusqu’à présent sous l’appellation Bretton Wood doivent céder la place à un nouvelle réglementation mondiale des finances et de l’économie entre les 190 pays membres.
Ce nouveau processus portera-t-il désormais le nom de Marrakech ? Une retombée aux dimensions universelles à inventer et à fructifier. Une opportunité rare. Une leçon de l’économie mondiale à domicile. En présentiel.
En effet la crise économique mondiale n’a pas » d’autre issue convenable sans l’organisation d’une sorte de nouveau Bretton Wood , en référence au plan mondial de relance après la seconde guerre mondiale. Les pays doivent se réunir et trouver ensemble des solutions de crise profitables à tous » estime un bon connaisseur de cette organisation, l’ancien ministre des finances, de l’économie et du tourisme du gouvernement Youssoufi , Fathallah Oualalou.
Le grand argentier du royaume, disciple de Abderrahim Bouabid, usfpeiste à la retraite de son parti , senior fellow dans le think tank de Rabat, Center Policy for the New South souligne ainsi dans le magazine Zamane (mai 2021) que « le Maroc pourrait se trouver au cœur de ce processus puisque Marrakech devrait abriter ces prochaines réunions. C’est une opportunité historique pour faire de cet événement un nouveau deal mondial sur la question de la dette. Peut-être pourrions nous à cette occasion créer une sorte de cantonnement de la dette Covid 19 , c’est à dire celle supplémentaire qui s’est ajoutée à la crise. »
Voilà une façon magistrale de traduire sur la réalité quotidienne des débats qui semblent stratosphériques. Et ce n’est pas par hasard que ces conclaves de la finance mondiale invite à leurs travaux la société civile, les médias , les secteurs publics et privés. Et qu’outre la stabilité financière, ces réunions se penchent sur la pauvreté dans le monde, l’emploi, le changement climatique..Sans oublier l’invité surprise Covid19 et tout ce qu’il traîne et laisse planer sur le devenir transversal de l’humanité.
Autant de raison de s’impliquer dans l’évènement.
La délégation de haut niveau de ces puissantes institutions en visite préparatoire à Marrakech à la mi-février 2019 a fait savoir, avec raison, que ces Assemblées Annuelles programmées » constitueront pour le Maroc, et pour Marrakech en particulier une occasion unique d’exposer au monde ses progrès » Elles ont par ailleurs pour objectif commun « d’amener le monde au Maroc et à la région et d’amener le Maroc et la région au monde »
La délégation se dit aussi » impressionnée par la manière dont le royaume compte mettre en valeur la ville dynamique de Marrakech, la riche histoire du Maroc et son avenir prospère »
Un beau discours ? Assurément. Mais derrière la manière diplomatique il y a des attentes à satisfaire et des défis à relever. Les marrakchis, eux, aimeraient bien savoir comment sera mise en valeur leur cité.Et à quel prix.
L’expérience de la ville avec le GATT et la Cop22 incite à la circonspection précautionneuse.