Le 28 Décembre Marque le Début des Allocations Familiales dans le Cadre des Aides Sociales Directes au Maroc

Réforme de la Couverture Sociale au Maroc : Les Allocations Familiales dans le Cadre des Aides Sociales Directes
La dernière semaine du mois de décembre marque un tournant majeur pour les familles éligibles au Maroc, alors que les premières allocations familiales au titre des aides sociales directes sont sur le point d’être versées. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a annoncé cette initiative lors de l’ouverture des travaux du Conseil de gouvernement tenus récemment. Les versements débuteront dès le 28 décembre, selon ses déclarations.
Depuis son lancement début décembre, le portail électronique www.asd.ma a enregistré plus de 1,9 million de demandes, un nombre qui ne cesse d’augmenter quotidiennement. À partir du 28 décembre, environ un million de familles répondant aux critères du Registre Social Unifié, soit l’équivalent de 3,5 millions de Marocains, recevront la première tranche de ce soutien financier, dont le montant minimum sera de 500 dirhams par famille, quelle que soit sa composition. Ces familles ont déposé leurs demandes avant le 10 décembre, et leurs dossiers ont été traités. Les autres familles, ayant soumis leurs dossiers après cette date, recevront les versements de décembre et janvier à la fin du mois suivant.
Le chef du gouvernement a également souligné que le dépôt des dossiers restera ouvert pour les familles qui remplissent les conditions nécessaires, afin qu’elles puissent bénéficier de ce soutien social direct à l’avenir. Pour Aziz Akhannouch, l’année 2023 est cruciale pour l’achèvement du chantier de l’État social au Maroc, qui vise à garantir la pérennité de la couverture sociale, notamment en généralisant l’assurance-maladie obligatoire, en offrant un soutien direct aux familles en situation de pauvreté ou de précarité, et en accompagnant l’acquisition de la résidence principale.
L’initiative sociale nécessitera un budget global de 25 milliards de dirhams en 2024, qui passera à 29 milliards de dirhams par an en 2026, selon les déclarations du chef du gouvernement. Ce budget s’ajoute aux 10 milliards de dirhams alloués annuellement par l’État à la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) pour les familles défavorisées. À l’horizon 2026, l’ensemble de ces allocations représentera un budget total de 40 milliards de dirhams, couvrant les deux volets de la protection sociale (couverture médicale et aide sociale directe).
Concrètement, le programme d’aide sociale directe comporte trois mesures essentielles :
- Une aide sociale directe aux familles ayant des enfants de moins de 21 ans, avec une allocation mensuelle de 200 dirhams par enfant de la naissance à 5 ans, qui augmentera progressivement à 300 dirhams par mois à partir de 2026.
- Une allocation mensuelle de 36 dirhams pour les quatrième, cinquième et sixième enfants des familles nombreuses.
- Une aide aux enfants en âge de scolarité, aux enfants en situation de handicap, aux nouveau-nés, ainsi qu’aux familles en situation de précarité sans enfants en âge de scolarisation, en particulier celles ayant des personnes âgées à charge.
Pour les familles sans enfants en âge de scolarisation, une prime forfaitaire de 500 dirhams par mois sera versée à partir de fin décembre 2023. L’objectif est de mettre en place un filet de sécurité sociale pour toutes les familles, quelle que soit leur composition.
Le gouvernement a mis en place un portail électronique, www.asd.ma, pour permettre aux personnes éligibles de déposer leurs demandes après leur enregistrement au Registre National de la Population (RNP) et au Registre Social Unifié (RSU). Une réponse sera fournie dans un délai maximal de 30 jours, et les montants d’aide seront versés à la fin de chaque mois, conformément à la loi 58.23 relative au système d’aide sociale directe.
En somme, cette réforme sociale vise à renforcer la sécurité sociale au Maroc en offrant un soutien financier aux familles les plus vulnérables, tout en encourageant l’éducation et la scolarisation des enfants, ainsi que l’accès à des soins de santé adéquats. Elle représente un pas important vers la création d’un État social plus solidaire et inclusif pour l’ensemble de la population marocaine.