Le Journal de l’Eau de Marrakech. Le dernier flash. Les alertes générales.

Le Journal de l’Eau de Marrakech. Le dernier flash. Les alertes générales.

 

Au côté du journal météo, devenu un incontournable des médias et des pubics , ne devrait – on pas disposer à Marrakech d’un bulletin régulier , un journal quotidien de la situation hydrique ?
Et ce n’est pas l’actualité qui manque. Tous les consommateurs ne sont pas logés à la même enseigne. Si certains, les plus lucides, appréhendent l’avenir, d’autres ne sont même pas assurés de disposer d’une quantité suffisante d’eau pour 24 heures .

« Le spectre de la soif menace Marrakech cet été  » titre à la une de l’édition du week-end un quotidien casablancais généralement bien informé. Autrement dit des pénuries d’eau sont prévisibles surtout dans les douars périphériques et les quartiers populaires de la métropole Marrakech.
Ce n’est pas nouveau nous dira-t-on.
Le Maroc est classé parmi les 23 pays les plus menacés par une pénurie lourde d’eau potable selon le World Ressources Institute. Nous ne sommes pas loin du seuil de pénurie ( situé à 500 m3 par habitant et par an) alors que l’habitant marocain avait en 1960 une disponibilité d’eau de 2560 m3 .
Certes les habitudes de consommation d’eau ont changé chez les marocains en 60 ans. Et y ajouter dans cette comptabilité, sans arrière-pensée, le tourisme avec ses terrains de golf grands consommateurs d’eau et une agriculture qui n’hésite pas à épuiser les nappes phréatiques et les canalisations d’eau potable.

Ni la politique des barrages, heureuse initiative, ni le Plan National de l’Eau 2050 ne sont une garantie contre la sécheresse.
Pourtant les anciens avec leurs systèmes de maintenance, les khattara, assuraient à la ville, à ses vergers et à ses maraîchers un approvisionnement satisfaisant.
Le climat, y compris ses changements à l’échelle planétaire, n’explique pas tout.Mais tout d’abord et surtout ici dans ce contexte il faut pointer du doigt la mauvaise gestion de l’eau ainsi que les pertes causées par des infrastructures et des canalisations d’eau mal entretenues et désuètes .
Les réseaux sociaux en font état quotidiennement. À Marrakech , dans les avenues les plus importantes ( Allal El Fassi ,Abdelkrim Khattabi) comme dans des quartiers nouveaux (Massira, Hay Zeytoun ) les fuites constatées, par exemple, la semaine dernières n’ont pas été colmatées rapidement . Les services compétents de la Radeema sont appelés à réduire considérablement la facture des fuites , ce gâchis que l’économie et la religion trouvent intolérable.
Ce n’est donc pas par hasard que la question de l’eau ne se résume pas à un service facturé, à un droit universel et un devoir de signalement de tout débordement et de gaspillage.
L’eau appelle aussi au développement du savoir-faire , de la connaissance et des échanges. À Marrakech même et à travers le web s’est tenu un important forum, la 9 ème Conférence internationale des Ressources en Eau du Bassin Méditerranéen du 26 au 28 mai 2021 à l’Université Cadi Ayad de Marrakech (l’UCAM). Un événement qui doit beaucoup au CNEREE qui relève de l’UCAM et à sa dynamique directrice Laila Mandi, une sommité académicienne.
Le CNEREE c’est, pour ceux qui ne le connaissent pas encore , est le Centre National d’Études et de Recherches sur l’Eau et l’Énergie qui a son siège à Marrakech, avenue Abdelkrim Khattabi et a, entre autres , pour mission de s’intégrer dans son espace socio-économique. Et vice-versa pour la Mairie et la Radeema?

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