Les examens de passage du primaire au secondaire : des enseignements dommageables

Les examens de passage du primaire au secondaire : des enseignements dommageables

 

Autrefois objet de fascination et de toutes les attentions, les examens de passage au secondaire et leur corollaire, le certificat d’études primaires, sont devenus des événements passagers et sans relief. Le document publié ici est une relique qui remonte à la session de juin 1976 de l’examen de passage du primaire au secondaire. Remise en circulation ces derniers temps sur les réseaux sociaux, ce document permet plusieurs lectures…et examens.

Nostalgie pour les uns d’une période où les valeurs sur l’école, le maître, le livre scolaire étaient le bien le mieux partagé. Pièce à conviction et à charge contre un enseignement dégradé pour les pour les autres. On ne s’attardera pas non plus sur les critiques d’un contenu alimenté par un inconscient francophile indigeniste. Le livre scolaire « Bonjour Ali , bonjour Fatima  » cède la place à Jilali, sa baignade, le vol de ses habits…Des images qui laissent des traces et que les examens valident.

Là n’est pas l’essentiel. Les chiffres disponibles cachent la réalité. On nous dit que le taux de scolarisation dans le primaire est de 99% et de 89% dans l’enseignement collegial, tombant à 65% pour le secondaire qualifiant. Mais comment expliquer ces déperditions scolaires dans la population scolarisable respectivement 62% au primaire et seulement 24% au collégial.

Plus globalement, plus précisément un marocain sur quatre est impliqué directement par les conditions et implications de cette saison des examens. Quelques dix millions sont concernés. Et c’est dans le passage du primaire au collégial et secondaire qu’on trouve le plus grand nombre de candidats aux examens.
Les réactions à ce document présenté ici se focalisent sur deux directions.
L’une, affligée, montre la dégringolade du niveau linguistique des jeunes , n’hésitent pas à affirmer que ce niveau de 1976 est équivalent ou supérieur même à un licencié d’aujourd’hui.
Mais la radioscopie la plus lucide de cette situation incorrecte impose de pointer du doigt la baisse drastique de l’enseignement du français dans nos écoles du primaire dans le secteur public, surtout en milieu rural. Un élève sur 7 est formé dans le privé et s’en sort mieux. Un enseignement de classe couronné par un certificat d’études primaires ,réalité devenue un socle solide de promotion, un bonus pour le privé .
Et il ne s’agit pas que de la place du français. La vision stratégique de la réforme de l’enseignement 2015-2030 est à réexaminer. Un vrai examen sociétal.Pour donner la chance à tous.

Retour donc à la case départ. À la base de toutes les formations proposées s’impose la bonne école du primaire, celle qui donne la même opportunité à tous les enfants, tous les élèves.

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