Les Marocains à Revenu Limité Préfèrent de Plus en Plus Passer leurs Vacances à l’Étranger
Un nombre croissant de Marocains à revenu limité préfère passer leurs vacances d’été à l’étranger plutôt qu’au Maroc. La raison principale réside dans les tarifs élevés pratiqués par les hôtels locaux, comparativement aux prix plus abordables des établissements hôteliers en Espagne, au Portugal, en Turquie, et dans d’autres pays.
« Le désir de voyager est une nature innée chez l’homme, et au niveau mondial, il y a un pourcentage de personnes qui voyagent dans un certain pays et un pourcentage qui préfère se détendre à l’extérieur, ce qui s’applique également au citoyen marocain », explique Zoubir Bouhout, expert en tourisme auprès d’Al Ayyam 24. Selon lui, « il existe une catégorie de Marocains à revenus limités qui préfère passer les vacances dans une des villes marocaines en raison de leurs moyens modestes, tandis qu’une autre catégorie appartenant à la classe moyenne souhaite voyager à l’étranger, ce qui relève de la liberté du consommateur ».
Omar Belhachmi, propriétaire d’une agence de voyages marocaine, confirme cette tendance en soulignant que « l’hébergement en Espagne est par exemple moins cher que dans les régions du nord du Maroc, Agadir ou Marrakech ». Il ajoute que les tarifs pratiqués par les hôtels dans certains pays sont effectivement à la portée des bourses des Marocains à revenu limité. « Les hôtels en Égypte, en Malaisie, en Turquie et au Portugal sont moins chers qu’au Maroc et c’est la vraie raison qui pousse certaines familles à profiter des voyages à l’étranger plutôt que de passer les vacances au Maroc », précise Belhachmi.
Belhachmi souligne également que « les agences de voyages n’ont aucun rôle dans la détermination des choix des citoyens marocains pour leurs vacances d’été, et que le mécanisme de l’offre et de la demande est ce qui détermine les prix des services offerts aux citoyens et aux touristes ». Cependant, d’autres Marocains préfèrent toujours passer leurs vacances au Maroc, malgré les coûts élevés.
« Malgré la cherté des divers services, le citoyen marocain profite toujours de ses vacances dans les villes du Royaume du Maroc, en particulier dans les villes touristiques comme Agadir, Marrakech, Tanger, Tétouan, et autres », ajoute Belhachmi. Cette affirmation est corroborée par les chiffres fournis par Zoubir Bouhout, qui indique que « un tiers des nuitées enregistrées dans les hôtels classés sont destinées au tourisme interne ». Bouhout précise qu’en 2019 avant la crise ou en 2023, le nombre total de nuitées a dépassé 25 millions, et que le premier client des hôtels est le consommateur marocain, suivi par les touristes français.
Ainsi, malgré la tendance croissante des voyages à l’étranger parmi les Marocains à revenu limité, le tourisme interne continue de jouer un rôle crucial dans l’industrie hôtelière du pays.