Lorsque l’énergie sismique diminue, les répliques sont moins intenses, selon un expert.
Trois jours après le séisme qui a frappé la province d’Al Haouz et plusieurs autres villes, les Marocains continuent de se poser des questions sur ce phénomène naturel. Pourquoi cette région ? Pourquoi cette intensité ? Y a-t-il un risque de répliques aussi puissantes que la secousse de vendredi ? Le géologue Kamal Agharroud répond à ces interrogations.
Les séismes sont des manifestations redoutées du pouvoir souterrain de la Terre. Ils suscitent des inquiétudes à travers le monde car ils restent imprévisibles, malgré les avancées scientifiques réalisées par les experts dans le domaine. Pour mieux comprendre ce phénomène naturel, « Le Matin » a contacté le géologue Kamal Agharroud. L’expert explique que les séismes sont des événements géologiques qui se produisent lorsque la croûte terrestre subit des contraintes et des déformations, libérant ainsi de l’énergie sous forme d’ondes sismiques.
Cette énergie se propage à des vitesses extrêmement élevées, provoquant des secousses sismiques et entraînant des conséquences potentiellement dévastatrices. Le phénomène des séismes peut être expliqué par le frottement des plaques tectoniques qui exercent une pression sur les roches de la lithosphère, la couche externe de la croûte terrestre constituée de plaques mobiles.
Comment mesure-t-on la force des séismes ?
Le séisme qui a frappé le Maroc a été le plus puissant jamais enregistré dans l’histoire du pays. Selon différentes sources, son intensité a été mesurée à 6,8, 7 voire 7,2 sur l’échelle de Richter. Cette différence de mesure de l’intensité de la secousse soulève parfois des questions sur la pertinence de cette échelle. Avant de remettre en question sa fiabilité, il faut comprendre comment on mesure l’intensité des séismes. « Les tremblements de terre sont mesurés en termes de magnitude, qui représente l’énergie totale libérée, et d’intensité, qui évalue les effets du séisme à un endroit donné », explique l’expert.
Concernant la magnitude du séisme enregistré au Maroc, qui était de 7 sur l’échelle de Richter, le géologue souligne que cette magnitude n’avait pas été enregistrée depuis 1755. Il rappelle également le séisme de Lisbonne qui a touché le Maroc, le Portugal et l’Espagne, faisant entre 50 000 et 70 000 morts parmi les 275 000 habitants de Lisbonne. Il mentionne également le séisme d’Agadir en 1960, qui a provoqué un tsunami et la mort d’environ 12 000 personnes.
Faut-il craindre de nouvelles répliques ?
Depuis la nuit du vendredi 8 septembre, plusieurs répliques se sont produites. Heureusement, elles étaient toutes de faible magnitude. Cependant, le choc du séisme principal est toujours dans les esprits et suscite des interrogations sur les risques d’une réplique aussi puissante. Kamal Agharroud se veut rassurant. Selon les données disponibles, le séisme a libéré une grande partie de l’énergie à travers les failles existantes au sud de la chaîne de l’Atlas. « Des répliques sont possibles, mais avec des magnitudes plus faibles, car une grande partie de l’énergie a déjà été libérée », explique-t-il. Il ajoute que les magnitudes rapportées par l’institut de géophysique donnent une idée de la situation, et on peut s’attendre à des magnitudes moins élevées que celle enregistrée le vendredi. Cependant, il convient de noter que les répliques peuvent se produire sur une période de plusieurs semaines, mois ou années, en fonction de la magnitude du séisme principal.