Marrakech, cœur battant d’une jeunesse islamique en quête d’avenir

La ville ocre a donné le ton. Lundi soir, au théâtre Meydane, Marrakech s’est officiellement parée de son nouveau titre : Capitale de la Jeunesse du Monde Islamique 2025. Un événement d’envergure placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a réuni plus de 200 jeunes venus de 48 pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique. Un lancement solennel, animé par la présence de hauts responsables marocains et internationaux, venus saluer une initiative qui veut placer la jeunesse musulmane au cœur des dynamiques du changement.
Le ministre de la Jeunesse, Mohamed Mehdi Bensaïd, a pris la parole pour souligner l’importance de cette rencontre, qu’il a qualifiée d’historique. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’un événement symbolique, mais d’un véritable levier pour renforcer l’implication des jeunes dans les politiques publiques et les chantiers de développement. Marrakech devient ainsi un laboratoire vivant, un espace d’expérimentation où les cultures se croisent et les projets prennent forme.
En partenariat avec le Forum de la Jeunesse de la Coopération Islamique, cet événement s’inscrit dans une volonté plus large : faire de la jeunesse un acteur central du progrès économique, social et culturel du monde musulman. Loin d’un simple rassemblement, la manifestation se veut un espace de réflexion, d’innovation et de dialogue. Elle répond à la vision Royale qui érige la jeunesse en priorité stratégique, dans un monde en perpétuelle mutation.
D’autres intervenants internationaux ont eux aussi insisté sur l’urgence d’inclure les jeunes dans tous les processus de décision. Selon le sous-secrétaire général à la science et à la technologie de l’OCI, les jeunes doivent être considérés non comme une catégorie marginale, mais comme des partenaires clés dans la construction d’une paix durable et d’un avenir résilient. Même son de cloche du côté du président de l’ICYF, qui a rappelé que cette initiative avait déjà marqué les esprits en 2017 à Fès, et qu’elle revient aujourd’hui avec plus de maturité, dans une époque post-Covid où l’adaptation et l’innovation sont cruciales.
La parole des jeunes trouve enfin une scène. À Marrakech, elle devient force motrice. Le représentant saoudien de la conférence des ministres de la jeunesse de l’OCI a d’ailleurs salué l’engagement des jeunes à relever les défis contemporains à travers la technologie, l’intelligence artificielle et l’entrepreneuriat. Une jeunesse qui ne subit plus le monde, mais qui aspire à le transformer, à sa manière.
Le directeur général de l’ICESCO a, quant à lui, souligné le rôle historique de Marrakech, cité d’art, de patrimoine et de tolérance. Selon lui, le choix de cette ville n’est pas anodin : elle incarne à la fois le passé glorieux des civilisations islamiques et le tremplin pour un avenir ambitieux. Marrakech devient ici un symbole, un repère, une source d’inspiration.
Dans ce même élan, Mohamed Ouziane, responsable de la coordination des activités de cette manifestation, a insisté sur le potentiel de cette rencontre pour bâtir des ponts solides entre les jeunesses musulmanes. Loin des discours creux, il s’agit de créer une dynamique collective, une voix commune, une solidarité renouvelée.
Carrefour de traditions et d’aspirations, Marrakech accueille des forums, des conférences, des débats et des compétitions pour forger de nouveaux récits et accompagner une jeunesse avide de justice, de progrès et de reconnaissance. L’événement débute par un forum international autour des défis de l’ère post-Covid, et s’annonce déjà comme une étape fondatrice pour une génération en quête d’avenir.