Marrakech : Nouveaux détails sur l’affaire des 8 ressortissants koweïtiens

Marrakech : Nouveaux détails sur l’affaire des 8 ressortissants koweïtiens

L’affaire des huit ressortissants koweïtiens condamnés à Marrakech suscite des interrogations et de vives réactions. Malgré la gravité des faits, les peines prononcées sont jugées légères, ce qui a attiré l’attention du ministère de la Justice.

Omar Arbibe, président de la section Marrakech-Ménara de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), nous a fourni des informations supplémentaires sur cette affaire, qui a désormais l’attention des autorités judiciaires. Il souligne plusieurs anomalies dans ce dossier, notamment l’absence de sept prévenus qui ont quitté le territoire national sans assister à aucune audience.

Enquête de l’inspection générale du ministère de la Justice

Une commission du ministère de la Justice s’est rendue sur place le jeudi 9 mai pour enquêter sur cette affaire. L’AMDH attend les résultats de cette enquête et prévoit un procès en appel, malgré le rejet des demandes de la partie civile en première instance. Le tribunal de première instance de Marrakech a rejeté les demandes de la famille de la défunte, Hayat H., expliquant que le dossier ne porte pas sur la cause de sa mort.

Autopsie et chef d’accusation

La cause de la mort de Hayat H. reste inconnue. Une autopsie a été réalisée, mais les résultats n’ont pas été communiqués. Le dossier se limite à des accusations de « débauche » et de « consommation de drogue ». La majorité des ressortissants koweïtiens ont obtenu des peines d’emprisonnement avec sursis. Seul un d’entre eux a été condamné à sept mois de prison ferme pour « détournement de mineure » et « attentat à la pudeur sans violence ».

Anomalies relevées par l’AMDH

La victime mineure, âgée de 17 ans, était présente dans la villa où Hayat H. est décédée. En plus d’être victime, elle est poursuivie pour « débauche ». Son cas est traité séparément par un juge des mineurs. L’AMDH souligne également la condamnation de l’employée de la villa, tandis que le gérant et le propriétaire n’ont pas été entendus par la gendarmerie.

Critiques sur la qualification des faits

Omar Arbibe critique la qualification des faits retenue contre les prévenus, estimant qu’il s’agit d’une exploitation sexuelle, un crime et non une infraction. Il suggère une requalification des faits en « trafic d’êtres humains ». Il déplore aussi que le dossier du décès de Hayat H. n’ait pas été traité correctement par le tribunal.

Récurrence des faits de « tourisme sexuel »

Le président de la section Marrakech-Ménara de l’AMDH rappelle une affaire similaire de viol sur mineure impliquant un ressortissant koweïtien, toujours en cours. Il critique le manque de réaction de la société civile et des mouvements féministes face à ce type d’affaires, affirmant que l’AMDH se retrouve souvent seule à lutter contre ces injustices.

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