Projet de LGV Kénitra-Marrakech : Vers une Nouvelle Ère de Mobilité au Maroc
Le projet de construction d’une nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech est sur le point de prendre un nouvel élan, marquant ainsi une étape cruciale vers la réalisation de cet ambitieux projet. Cette nouvelle LGV, qui vise à relier Tanger, au nord du Maroc, à la ville emblématique de Marrakech au centre du pays en seulement trois heures, en préparation de la Coupe du monde de 2030, est actuellement en cours de préparation.
Pour accélérer le processus, un nouveau décret a été récemment publié au Bulletin officiel, conférant au projet le statut d’utilité publique. Cette décision concerne trois régions traversées par la ligne, à savoir la région de Rabat-Salé-Kénitra, la région de Casablanca-Settat et la région de Marrakech-Safi. Cette avancée fait écho à celle de la première LGV marocaine, la ligne Casablanca-Tanger, qui avait également été déclarée projet d’utilité publique en septembre 2009.
Cette décision stratégique a été précédée de la signature d’un mémorandum d’entente lors de la visite royale aux Émirats arabes unis. Lors de cette visite, le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabia Khlie, a souligné l’importance capitale du projet de LGV entre Kénitra et Marrakech dans le cadre du partenariat entre le Maroc et les Émirats arabes unis. Ce partenariat ambitieux vise à créer une structure financière innovante pour la réalisation de cette ligne ferroviaire, qui rapprochera Tanger et Marrakech en moins de trois heures, avec des trajets d’une heure entre Tanger et Rabat, et d’une heure et trente-cinq minutes entre Tanger et Casablanca. De plus, cette initiative devrait générer 70 millions de journées de travail et créer 3 700 emplois permanents pendant la phase de construction.
Quelques semaines auparavant, un appel à la concurrence avait été lancé pour l’acquisition de 168 trains, avec un budget prévisionnel ambitieux de 16 milliards de dirhams (MMDH). Cet appel d’offres concerne 150 trains destinés aux services inter-villes, aux trains navettes rapides et aux trains métropolitains, ainsi que 18 trains à grande vitesse pour l’extension future de la LGV. À cinq ans de l’exploitation de la première LGV marocaine, « Al Boraq », cette nouvelle étape démontre la volonté du pays de mieux connecter ses régions et d’offrir des solutions de mobilité innovantes, plus rapides et plus efficaces pour ses citoyens.
L’acquisition de ces trains ne vise pas uniquement à répondre à la demande croissante de voyages, mais également à remplacer les véhicules en fin de vie et à garantir la connectivité sur la future extension de la LGV vers Marrakech, ainsi que le service de proximité dans les régions de Casablanca et Rabat. Au-delà de cet achat de matériel roulant, il s’agit de créer un écosystème industriel ferroviaire au Maroc, avec des impacts économiques et sociaux significatifs. Cette initiative devrait créer des emplois, renforcer l’industrie nationale et accroître l’intégration locale, faisant du Maroc une plateforme compétitive à l’échelle continentale et mondiale.
En septembre 2022, un appel à manifestation d’intérêt international (AMI) avait été lancé pour susciter l’intérêt des acteurs potentiels du projet et favoriser la concurrence. Cette démarche visait à recueillir des informations sur les compétences, les ressources et les idées des parties intéressées, dans le but de mieux concevoir le projet. Suite à cet AMI, dix expressions d’intérêt provenant de la plupart des constructeurs internationaux de matériel roulant avaient été reçues, témoignant de l’envergure et de l’attrait de ce projet de LGV reliant Kénitra à Marrakech.