Sahara Marocain : Vers une Reconnaissance Britannique ?

Sahara Marocain : Vers une Reconnaissance Britannique ?

Le dossier du Sahara marocain prend une dimension internationale croissante. Après le soutien apporté par la France à la souveraineté du Maroc sur ce territoire et son appui au plan d’autonomie proposé par Rabat, tous les regards se tournent désormais vers le Royaume-Uni. Dans un contexte où les États-Unis et l’Espagne ont déjà manifesté leur soutien à la position marocaine, Londres pourrait-elle rejoindre cette dynamique ?

De plus en plus de figures politiques britanniques appellent leur pays à reconnaître la marocanité du Sahara. Selon Hicham Mouatadid, expert en affaires stratégiques, la position du Royaume-Uni pourrait bien évoluer sous l’influence de la « théorie des équilibres régionaux » en relations internationales. Ce cadre théorique pousse Londres à considérer le risque d’isolement diplomatique face aux positions de Washington, Paris et Madrid.

La « théorie des jeux » pourrait également influencer cette prise de décision. En effet, plus le nombre de pays reconnaissant la souveraineté marocaine augmente, moins il est risqué pour le Royaume-Uni de franchir le pas. Une reconnaissance britannique renforcerait l’image de Londres comme acteur de stabilité en Afrique du Nord.

Le volet économique joue un rôle clé dans ce contexte. Le Maroc constitue une porte d’accès vers les marchés africains, un atout de taille pour le Royaume-Uni post-Brexit. Une reconnaissance de la marocanité du Sahara faciliterait les investissements britanniques et ouvrirait la voie à une coopération économique renforcée entre les deux nations.

Hicham Mouatadid met également en avant la « théorie du réalisme politique » pour expliquer une éventuelle évolution de la position britannique. Dans cette logique, les décisions sont dictées par les intérêts nationaux. En reconnaissant la souveraineté marocaine, Londres pourrait solidifier ses intérêts géopolitiques et économiques dans la région.

Plusieurs leviers pourraient par ailleurs accélérer ce processus. Le Maroc pourrait déployer son « soft power », mettant en lumière sa stabilité politique et son engagement dans le développement et la lutte contre le terrorisme, afin de susciter un courant de soutien au sein de l’opinion publique britannique.

La « théorie de l’interdépendance » entre également en jeu. Depuis le Brexit, le Royaume-Uni est en quête de nouveaux partenaires commerciaux. Le Maroc, avec sa position stratégique et son potentiel économique, pourrait devenir un allié privilégié pour Londres. Le renforcement des échanges économiques et l’intensification des investissements au Maroc pourraient encourager le Royaume-Uni à reconnaître la souveraineté marocaine.

D’autres alliances diplomatiques pourraient aussi appuyer cette démarche. Une action concertée avec plusieurs pays partenaires permettrait de créer une pression accrue sur Londres.

Le Maroc, de son côté, dispose de nombreux atouts. Sa position géographique stratégique, ses partenariats avec l’Occident dans les domaines de la sécurité et de la lutte contre l’immigration clandestine renforcent sa crédibilité. Développer des projets de coopération dans ces secteurs pourrait convaincre Londres de soutenir officiellement la position marocaine.

Enfin, Andrew Morrison, député conservateur britannique, figure parmi les voix appelant à un alignement du Royaume-Uni avec la France et les États-Unis. Selon lui, le plan d’autonomie marocain représente « la seule option crédible » pour une résolution durable du conflit.

Ainsi, les prochaines décisions de Londres pourraient bien redessiner le paysage diplomatique autour du Sahara marocain.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *