Seulement 16,2% des entreprises sont dirigées par des femmes dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin.
Le rapport annuel 2021-2022 de l’Observatoire marocain de la TPME offre un aperçu de la situation des entreprises au Maroc dans un contexte marqué par des crises répétées. Les données révèlent une augmentation record du nombre de dissolutions d’entreprises, atteignant 9 740 en 2022, soit une augmentation de 18 % par rapport à 2021 et de 27,8 % par rapport à 2019. Ces dissolutions sont principalement liées à la cessation anticipée des activités avant la fin prévue.
Le financement des petites et moyennes entreprises (PME) a été au centre des discussions lors des Assises régionales de Tamwilcom, axées sur le thème « Financement des PME, levier pour la dynamique de l’investissement privé ». Les entreprises, en particulier les PME industrielles, expriment des préoccupations majeures concernant leurs besoins en fonds de roulement et cherchent des solutions pour améliorer leur trésorerie au quotidien.
Le rapport met en évidence l’augmentation significative des dissolutions d’entreprises entre 2021 et 2022, avec les régions du Sud enregistrant la plus forte hausse, suivies de Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra. Cependant, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma a connu une diminution des dissolutions. Casablanca-Settat reste en tête en termes de dissolutions, suivie de Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi.
En ce qui concerne les secteurs, le secteur du « Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles » enregistre le plus grand nombre de dissolutions en 2022, suivi de la « Construction ». Le secteur de l' »Hébergement et Restauration » connaît la plus forte augmentation, principalement en raison des crises sanitaire et économique. Il est important de noter que plus de la moitié des entreprises dissoutes avaient moins de 5 ans d’existence.
Le rapport souligne également que les TPME continuent d’être le principal moteur de la création d’emplois au Maroc, représentant 76,4 % des emplois déclarés à la CNSS en 2022. Le nombre total d’entreprises déclarantes a également augmenté. La région de Casablanca occupe la première place en termes d’effectif des entreprises déclarantes, suivie de Rabat-Salé-Kénitra et Souss-Massa. Les secteurs de l' »Hébergement et Restauration » et de l' »Enseignement » enregistrent la plus forte croissance de l’emploi déclaré à la CNSS.
En ce qui concerne la masse salariale déclarée à la CNSS en 2022, le rapport indique qu’elle a augmenté, avec une hausse notable dans les secteurs de l' »Hébergement et Restauration » et de l' »Enseignement ». Cependant, une grande proportion d’employés déclarés à la CNSS gagnent des salaires inférieurs à 4 000 DH, ce qui concerne notamment 51,2 % des femmes salariées.
Le rapport souligne également l’inégalité entre les genres dans l’entrepreneuriat, où seulement 16,2 % des entreprises sont dirigées par des femmes. Les microentreprises affichent la plus grande part d’entrepreneuriat féminin, suivies des TPE, PME et grandes entreprises. Les régions de Marrakech-Safi et Rabat-Salé-Kénitra ont les taux les plus élevés d’entrepreneuriat féminin.
En ce qui concerne le financement des entreprises, les fonds propres restent la principale source, suivis des dettes auprès des associés. Les dettes commerciales et financières représentent également une part significative, avec une prédominance du crédit bancaire. Le nombre d’entreprises bénéficiant de crédits bancaires a augmenté en 2022, principalement dans les secteurs du commerce, de la construction et de l’industrie manufacturière. Cependant, les entreprises plus anciennes ont bénéficié d’une part plus importante de ces crédits que les entreprises plus récentes, et les entreprises dirigées par des femmes ont également bénéficié de crédits, bien que leur part soit relativement faible.