Sommet « L’Afrique pour l’Océan » : Le Maroc met la stratégie bleue au cœur d’une nouvelle vision maritime africaine

Sommet « L’Afrique pour l’Océan » : Le Maroc met la stratégie bleue au cœur d’une nouvelle vision maritime africaine

Le Maroc a placé la stratégie de croissance bleue au centre d’une relecture stratégique du rôle maritime de l’Afrique, lors du Sommet « L’Afrique pour l’Océan » qui s’est tenu ce lundi à Nice. Le message du Roi Mohammed VI, adressé aux participants et lu par la Princesse Lalla Hasnaa, a proposé une vision intégrée autour de trois axes fondamentaux : une économie bleue structurée, une coopération Sud-Sud renforcée et des synergies atlantiques au service de l’effectivité maritime.

Une stratégie bleue, moteur de développement durable

Dans son message, le souverain a affirmé que l’économie bleue n’est « pas un luxe écologique, mais une nécessité stratégique » pour le continent. Il a mis en avant des secteurs clés tels que l’aquaculture durable, les énergies renouvelables offshore, les industries portuaires, les biotechnologies marines et le tourisme littoral responsable. Ces filières, a-t-il souligné, ne pourront prospérer que si elles sont structurées, interconnectées, pensées en chaînes de valeur et soutenues par des investissements conséquents ainsi que des normes adaptées.

Le Maroc incarne cette approche à travers une stratégie nationale ambitieuse, considérant l’économie maritime comme levier de croissance inclusive, de développement humain et de cohésion sociale. Le Souverain a rappelé les projets portuaires structurants tels que le complexe de Tanger Med et les futurs ports de Nador West-Med et de Dakhla Atlantique, conçus comme des pôles logistiques et industriels majeurs.

Une coopération Sud-Sud autour de l’océan

Le deuxième axe évoqué dans le message royal appelle à une intégration régionale fondée sur la coopération Sud-Sud. Le Roi a insisté sur le fait que les défis liés à l’océan ne peuvent être relevés de manière isolée. « Il ne suffit pas d’avoir un océan en partage. Encore faut-il le penser ensemble, le gérer ensemble et le défendre ensemble », a-t-il affirmé.

Le souverain a plaidé pour une approche africaine concertée, seule capable d’optimiser les chaînes de valeur maritimes, de sécuriser les routes commerciales et de garantir une répartition équitable des ressources océaniques. Il a également exhorté les pays africains à se doter de mécanismes de sécurité maritime adaptés et à renforcer leur participation à la protection de la biodiversité marine, des ressources génétiques et des aires marines protégées.

L’Afrique atlantique : un levier géostratégique

Le troisième pilier de cette vision concerne l’effectivité maritime à travers les synergies atlantiques. Le Roi Mohammed VI a déploré la négligence historique de la façade atlantique du continent, estimant qu’elle recèle pourtant un potentiel considérable pour le désenclavement, la connectivité et la projection économique de l’Afrique.

Dans cette perspective, il a rappelé l’Initiative des États Africains Atlantiques, lancée par le Maroc, pour faire de cette région un espace de dialogue stratégique, de sécurité collective et d’intégration économique. Cette initiative inclut également les pays sahéliens, appelés à bénéficier d’un accès structurant à l’océan.

Le projet du Gazoduc Africain Atlantique, conçu comme un corridor énergétique et un vecteur d’opportunités géoéconomiques, s’inscrit également dans cette logique de solidarité et de prospérité partagée.

Une vision africaine pour un océan préservé

Le message royal a également insisté sur l’importance de l’environnement dans la gouvernance océanique. « L’océan, c’est notre souveraineté alimentaire, notre résilience climatique, notre sécurité énergétique et notre cohésion territoriale », a souligné le souverain, en insistant sur la nécessité d’un effort collectif pour préserver cet espace vital.

Sa majesté Le Roi a conclu en affirmant que l’océan doit devenir un trait d’union et un horizon partagé, à aménager ensemble dans un esprit de paix, de stabilité et de développement. Fort de ses 3.500 kilomètres de côtes et de plus de 1,2 million de kilomètres carrés d’espaces maritimes, le Maroc s’engage résolument à prendre toute sa part dans cette œuvre collective panafricaine.

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