Turbulences à 2M: Anciens et actuels dirigeants accusés dans un vaste scandale de détournement

Dans une affaire qui secoue le paysage médiatique marocain, la Cour d’appel de Casablanca a récemment annoncé que l’ex-directeur général de 2M, Mustapha Benali, et sept autres individus, dont l’actuelle directrice du pôle support, Khadija Boujanoui, seront poursuivis en liberté pour des accusations de dilapidation de deniers publics.
Ces révélations surviennent après que des informations judiciaires ont élargi les accusations initiales pour inclure des sociétés de production et des partenaires de la chaîne, concernant des dépenses jugées non justifiées. L’Organisation marocaine pour la protection des deniers publics (OMPDP), partie civile dans cette affaire, a accentué la pression le 9 avril dernier en demandant la poursuite des employés de la société SOREAD-2M et des parties liées à des contrats considérés comme « douteux ».
Mohammed Soukrat, président de l’OMPDP, exprime une vive frustration vis-à-vis de l’inaction judiciaire contre certaines parties impliquées : « Nous avons présenté de nouvelles preuves au juge d’instruction, espérant une action plus décisive, » dit-il. D’après lui, ces preuves révèlent une utilisation abusive de fonds publics, incluant des achats d’émissions non diffusées pour une valeur de 9 millions de dirhams.
En outre, l’ancien DG aurait utilisé sa carte de crédit d’entreprise pour des dépenses personnelles s’élevant à 940,000 dirhams et des déplacements injustifiés coûtant près de 18 millions de dirhams, d’après un rapport de la Cour des comptes.
Face à la gravité des faits allégués, l’OMPDP demande désormais des mesures restrictives, telles que l’interdiction de quitter le territoire et le gel des avoirs des accusés. Cette affaire jette une ombre sur la gestion de SOREAD-2M, entreprise contrôlée majoritairement par l’État marocain depuis 1996, et souligne les défis persistants dans la gouvernance des entreprises publiques au Maroc.