Un nouveau chargé d’affaires israélien nommé à la tête du bureau de liaison israélien à Rabat

Un nouveau chargé d’affaires israélien nommé à la tête du bureau de liaison israélien à Rabat

Sans vraiment faire de vagues Shai Cohen a été nommé à la tête du bureau de liaison israélien à Rabat.

Alors qu’aucuns annonçaient un retour de David Govrin, c’est plutôt Shai Cohen qui occupe désormais le poste de chargé d’affaires d’Israël à Rabat. C’est sans vraiment faire de vagues qu’il vient, en ce début du mois de mai 2023, d’entrer en fonction, la diplomatie israélienne n’ayant aucunement pris le soin de faire d’annonce officielle à ce propos.

Pour communiquer sa nomination, le bureau de liaison de l’État hébreu s’est, ainsi, contenté de relayer, le 2 mai 2023, sur les réseaux sociaux une tribune qu’il avait publiée la veille sur le site web de l’hebdomadaire “L’Observateur du Maroc et d’Afrique” et qui l’a présentée comme le nouveau représentant de Tel-Aviv dans le Royaume. Puis il s’est, par la suite, fait l’écho des différentes activités qu’il a effectuées, à l’instar de son déplacement le 4 mai 2023 à Meknès pour assister au Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) en compagnie du ministre israélien de l’Économie, Nir Barakat. À l’heure où nous mettions sous presse, il n’avait, toutefois, pas encore été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour lui transmettre ses lettres de créances.

Lettres de créances
Né le 18 février 1965 à Al-Qods Acharif, M. Cohen compte, à son actif, plus de trente ans d’expérience dans le circuit diplomatique. Diplômé de l’Université hébraïque de Jérusalem, il a été, au cours des dernières années, conseiller politique à l’ambassade d’Israël à Rome, chef de mission adjoint et consul à Montevideo et consul général à Istanbul. Mais contrairement à M. Govrin et à Alona Fisher-Kamm, qui avait assuré, à partir de septembre 2022, l’intérim suite au rappel de M. Govrin sur fond notamment d’accusations de harcèlement sexuel à son encontre (lire n°1452, du 10 au 16 septembre 2022), il n’a jamais eu le rang d’ambassadeur auparavant.

Et il se peut que cela ne soit jamais le cas pour lui au Maroc, étant donné que ce dernier résiste encore depuis deux ans à transformer les bureaux de liaisons ouverts de part et d’autre dans la foulée du rétablissement des relations bilatérales en décembre 2020 en véritables ambassades. Selon différentes sources médiatiques, à l’instar du journal électronique américain Axios -qui avait consacré un article à la question le 4 avril 2023-, le Royaume attendrait d’abord qu’Israël apporte un appui en bonne et due forme à sa souveraineté sur son Sahara avant de passer à l’action. Or, pour l’heure, il n’y a eu que des déclarations individuelles de responsables israéliens, telles celles, toutes deux données à Rabat, du 21 juin 2022 de la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, et du 27 juillet 2022 du ministre de la Justice, Gideon Sa’ar.

Sur le plan officiel, le ministère des Affaires étrangères israélien se contente, pour l’heure, de soutenir l’initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie, mais sans reconnaissance à l’égard du statut du Sahara marocain. Si on y ajoute le fait que le positionnement à l’extrême droite de l’actuel gouvernement israélien, dirigé depuis le 29 décembre 2022 par Benjamin Netanyahou, a compliqué les relations avec l’ensemble des pays arabes, en incluant donc le Maroc, beaucoup prophétisent, en fait, une rupture comme celle qui avait fait suite au déclenchement de la deuxième intifada palestinienne en octobre 2000.

Mais d’autres insistent que la normalisation en cours dépasse le cadre restreint des relations intergouvernementales et qu’au sein même de l’État israélien de nombreuses parties ne partagent pas nécessairement les vues de l’Exécutif. Contactés par nos soins, des responsables du ministère des Affaires étrangères n’ont pas souhaité apporter de commentaire sur la désignation de M. Cohen.

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